William Shakespeare – Bertrand Sinapi
Une guerre n’est pas une guerre tant que la sœur ne tue pas le frère !
La représentation d’Hamlet à l’odéon, par des acteurs anglais le 11 septembre 1827, fut en effet un événement : un hommage à Shakespeare, la marque de l’intérêt que l’on portait au personnage d’Hamlet, mais aussi, en quelque sorte l’entrée solennelle d’Ophélie dans notre littérature. Non pas, pour parler le langage d’Albert Thibaudet, le début d’une situation, mais le commencement d’une présence. Le mythe d’Ophélie est né des vers de Shakespeare, si frappant poétiquement qu’ils ont fait de la jeune femme noyée de désespoir un nouvel archétype. Ici c’est Ophélie et son frère Laërte qui portent cette histoire qui va se raconter une nouvelle fois mais, depuis le regard du plus petit personnage. Se réapproprier Hamlet, c’est se poser dans les yeux d’Ophélie, c’est demander pourquoi elle est bâillonnée, par la situation, par les règles, par l’auteur et son siècle, c’est affirmer qu’aujourd’hui, Ophélie peut parler, c’est donner une place centrale à cette figure féminine malmenée, une parole de résistance et de conscience obstinée.
Réécriture et mise en scène Bertrand Sinapi
Jeu live Amandine Truffy et Valéry Plancke
Voix enregistrées Bryan Polach, Frederic Fresson, Christine Koetzel, Joël Fosse, Hervé Lang, Lucio Sinapi et Jeanne Lenel
Composition, création sonore et radiophonique Lionel Marchetti
Dispositif Binaural Olivier Gascoin et Benjamin Rihouey
Scénographie et costumes Goury
Création lumières Clément Bonnin
Assistante mise en scène Eulalie Roux
Régie plateau Matthieu Pellerin et Alexandre Ogg
Construction décor Loïc Le Goff
Production Inès Kaffel